Resumo em Francês:
Le tabagisme est l’une des principales causes de décès évitables dans le monde. L’Organisation mondiale de la Santé lui attribue près de 4 millions de décès par an, un chiffre qui devrait passer à 8,4 millions d’ici 2020. A ce moment-là, 70 % de ces décès se produiront dans les pays en développement. La plupart des gens commencent à fumer avant l’âge de 18 ans. Les tendances observeés récemment vont dans le sens d’un accroisse-ment des taux de pré valence du tabagisme chez les enfants et les adolescents, qui commencent à fumer plus tôt. L’enquête mondiale sur le tabagisme chez les jeunes a été élaboré e par l’initiative Pour un monde sans tabac de l’OMS et par l’Office on Smoking and Health des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des Etats-Unis d’Amérique, afin d’analyser le tabagisme chez les jeunes de pays du monde entier au moyen d’une méthodologie et d’un questionnaire de base communs. Cette enquête est réalisée dans les écoles et fait appel à un échantillonnage à deux degrés, afin d’obtenir des données représentatives de ce qu’est le tabagisme chez des élèves de 13 à 15 ans. Dans un premier temps, on réalise un choix probabiliste des écoles et, dans un second temps, on choisit de façon aléatoire les classes dans lesquelles on va enquêter au sein des écoles participantes. Tous les élèves des classes choisies peuvent participer à l’enquête. Cet article décrit le principe et la mise au point de cette enquête et rapporte les résultats obtenus dans 12 pays : Afrique du Sud, Barbade, Chine, Costa Rica, Fédération de Russie (Moscou), Fidji, Jordanie, Pologne, Sri Lanka, Ukraine (Kiev), Venezuela et Zimbabwe. Les résultats montrent que le tabagisme chez les jeunes s’étage entre un maximum de 33 % et un minimum de 10 %. La plupart des fumeurs actuels souhaitent arrêter de fumer, mais très peu d’entre eux ont déjà suivi un programme pour y parvenir. Dans la plupart des pays, la majoritédes jeunes indiquent avoir vu des publicités pour les cigarettes dans les médias. La publicitéantitabac est rare, mais la majoritédes jeunes ont appris à l’école quels étaient les dangers du tabac. L’exposition au tabagisme ambiant est très importante dans tous les pays. Les résultats de l’enquête réalisée dans ces 12 pays et la nécessitécroissante de disposer de données sur le tabac chez les jeunes ont conduit d’autres pays à demander de l’aide pour effectuer leurs propres enquêtes. L’OMS/TFI et les CDC sont donc maintenant en train de mettre en place avec plusieurs autres organisations un important effort international concertépour fournir cette aide. Le système de surveillance de ce type d’enquête vise à renforcer la capacitédes pays à concevoir, à mettre en oeuvre et à évaluer des programmes de prévention et de lutte antitabac en suivant un modèle commun/ standard. Ce type d’enquête constitue donc un moyen important d’évaluer les succès remportés par les programmes nationaux et la convention-cadre OMS pour la lutte antitabac récemment lancée, surtout pour ce qui est protéger les enfants et les adolescents.Resumo em Espanhol:
El consumo de tabaco es una de las principales causas prevenibles de defunción en el mundo. La Organización Mundial de la Salud (OMS) atribuye al tabaco unos 4 millones de defunciones anuales, cifra que según las previsiones habrá aumentado a 8,4 millones anuales para 2020. En esa fecha el 70% de tales defunciones se producirán en los países en desarrollo. La mayor parte de la gente empieza a consumir tabaco antes de los 18 años. Las últimas tendencias muestran un aumento de las tasas de prevalencia de tabaquismo entre los niños y adolescentes y un comienzo más precoz del hábito. La Encuesta Mundial sobre el Tabaco y los Jóvenes (GYTS) fue desarrollada por la Iniciativa «Liberarse del tabaco» (ILT) de la OMS y por la Oficina de Tabaco y Salud de los Centros de Control y Prevención de Enfermedades de los Estados Unidos (CDC), a fin de analizar la evolución del consumo del tabaco entre los jóvenes en países de todo el mundo, usando para ello una metodología común y un cuestionario básico. La GYTS es una encuesta escolar que emplea un método de muestreo en dos etapas para obtener datos representativos sobre el hábito de fumar entre los alumnos de 13 a 15 años de edad. En la primera fase se hace una selección probabilista de las escuelas, y en la segunda se seleccionan aleatoriamente clases de las escuelas participantes. Todos los estudiantes de las clases seleccionadas son incluibles en la encuesta. En el presente artículo se describen el diseño y el desarrollo de la GYTS y se notifican los resultados de las encuestas llevadas a cabo en 12 países: Barbados, China, Costa Rica, Federación de Rusia (Moscú), Fiji, Jordania, Polonia, Sri Lanka, Sudáfrica, Ucrania (Kiev), Venezuela y Zimbabwe. Los resultados muestran que el consumo de tabaco se sitúa entre un máximo del 33% y un mínimo del 10%. La mayoría de los fumadores actuales desean dejar de fumar, pero son muy pocos los que han asistido en alguna ocasión a un programa de deshabituación. En la mayoría de los países la mayor parte de los jóvenes declaran que han visto anuncios de cigarrillos en los medios de comunicación. La publicidad contra el tabaco rara vez se menciona, pero a la mayoría de los jóvenes se les ha informado en la escuela sobre los peligros del hábito de fumar. La exposición a humo de tabaco ambiental era muy elevada en todos los países. Los resultados obtenidos por la GYTS en estos 12 países y la creciente necesidad de datos sobre la juventud y el tabaco ha llevado a otros países a pedir ayuda para realizar sus propias encuestas. En conse-cuencia, OMS/ILT y los CDC están impulsando una enérgica iniciativa de colaboración internacional mul-tiorganismos para proporcionar esa ayuda. El sistema de vigilancia de la GYTS tiene como objetivo aumentar la capacidad de los países para diseñar, aplicar y evaluar programas de prevención y control del tabaquismo con arreglo a un formato común/ estándar. La GYTS constituye por tanto un instrumento importante para evaluar el éxito de los programas nacionales y del recientemente iniciado Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica, sobre todo en lo que respecta a proteger a los niños y los adolescentes.Resumo em Inglês:
The Global Youth Tobacco Survey (GYTS) project was developed by the World Health Organization and the US Centers for Disease Control and Prevention to track tobacco use among youth in countries across the world, using a common methodology and core questionnaire. The GYTS is school based and employs a two-stage sample design to produce representative data on smoking among students aged 13-15 years. The first stage consists of a probabilistic selection of schools, and the second consists of a random selection of classes from the participating schools. All students in the selected classes are eligible for the survey. In 1999, the GYTS was conducted in 13 countries and is currently in progress in over 30 countries. This report describes data from 12 countries: Barbados, China, Costa Rica, Fiji, Jordan, Poland, the Russian Federation (Moscow), South Africa, Sri Lanka, Ukraine (Kiev), Venezuela, and Zimbabwe. The findings show that tobacco use in the surveyed age group ranged from a high of 33% to a low of 10%. While the majority of current smokers wanted to stop smoking, very few were able to attend a cessation programme. In most countries the majority of young people reported seeing advertisements for cigarettes in media outlets, but anti-tobacco advertising was rare. The majority of young people reported being taught in school about the dangers of smoking. Environmental tobacco smoke exposure was very high in all countries. These results show that the GYTS surveillance system is enhancing the capacity of countries to design, implement, and evaluate tobacco prevention and control programmes.Resumo em Francês:
Le taux de mortalité générale est plus élevéchez les fumeurs de cigarettes quechezles non-fumeurs. Néanmoins, les effets des autres habitudes tabagiques sur la santérestent méconnus, que ce soit pour les bidis (cigarettes locales roulées par le consommateur), ou pour les divers produits sans fumée. C’est pourquoi nous avons entrepris une étude de cohorte dans la ville de Mumbai afin d’estimer les risques relatifs de mortalité générale pour les différents groupes de consommateurs de tabac. Une enquêtederéférence portant sur toutes les personnes âgées d’au moins 35 ans, choisies dans les listes électorales, a étéréalisée de porte en porte et au moyen d’entretiens. Nous avons entrepris le suivi actif de 52 568 personnes de la cohorte 5 à 6 ans après l’enquête en utilisant les mêmes méthodes ; 97,6 % des personnes ont ainsi pu être retrouvées. Nous avons perdu la trace des sujets manquants le plus souvent parce qu’ils avaient quittéleur domicile, devenu trop vétustes ou dangereux et, moins fréquemment, à cause du développement. Nous avons couvert au total 293 368 personnes-année et enregistré4 358 décès. Les taux annuels de mortalité ajustés selon l’âgeétaient de 18,4 %0 pour les hommes (113 463 personnes-année) et de 12,4 %0 pour les femmes (179 905 personnes-année). Nous avons pris pour référence les taux annuels de mortalitéajustés selon l’â ge chez les personnes ne consommant pas de tabac : 14,6 %0 pour les hommes (27 236 personnes-année) et 9,9 %0 pour les femmes (64 414 personnes-année). Il en ressort que pour les hommes, le risque relatif (RR) général du tabagisme est de 1,63 (28 338 personnes-année). Les taux de mortalité, toutes classes d’âge confondues, sont plus élevés chez les fumeurs que chez ceux qui s’abstiennent de consommer du tabac, avec une différence plus grande (RR = 2,4) dans les classes moins âgées (35 à 54 ans). Les produits les plus consommés sont les cigarettes et les bidis avec des risques relatifs ajustés selon l’â ge de 1,39 (13 545 personnes-année) et de 1,78 (13 545 personnes-année) respectivement. Une relation dose-effet est apparue avec la fréquence des cigarettes fumées chaque jour (1 à 5 fois et 5 6 fois) (RR = 1,31 et RR = 1,49 respectivement), de même que pour les bidis (RR = 1,62 et RR = 1,86, respectivement). Très peu de femmes fumaient (511 personnes-année) : elles consomment essentiellement du tabac sans fumée avec un risque relatif de 1,35 (114 980 personnes-année), les deux principales catégories de produits sans fuméeétant le mishri seul (sorte de pâte orale, RR = 1,24) ou le mishri et d’autres produits (RR = 1,49). Les hommes adeptes du tabac sans fumée consomment surtout le mishri et d’autres produits (RR = 1,29). Pour les hommes comme pour les femmes, on a évoquéla possibilitéd’une relation dose-effet pour les deux principaux produits sans fumée, le mishri et le bétel. Les résultats établissent que la consommation de bidis n’est pas moins dangereuse que celle des cigarettes et indiquent que le tabagisme sans fumée pourrait également entraîner une augmentation de la mortalité générale. La prochaine étape consistera à obtenir les taux de mortalité et les risques relatifs en fonction des causes.Resumo em Espanhol:
Las tasas globales de mortalidad son mayores entre los fumadores de cigarrillos que entre los no fumadores. Sin embargo, es muy poco lo que se sabe acerca de los efectos en la salud de otras formas de consumo de tabaco muy extendidas en la India, como son los bidis y diversas modalidades de tabaco sin humo. En consecuencia, iniciamos un estudio por cohortes en la ciudad de Mumbai, en la India, para estimar los riesgos relativos de mortalidad por todas las causas entre diversos tipos de consumidores de tabaco. Mediante visitas domiciliarias y entrevistas personales, se llevóa cabo una encuesta de referencia entre todos los individuos 535 años identificados a partir de las listas de votantes. Al cabo de 5-6 años de esa encuesta, se emprendióun seguimiento activo de 52 568 individuos de la cohorte empleando los mismos métodos, localizándose al 97,6% de las personas. La razón más común de pérdida de individuos para el seguimiento fue la demolición de su vivienda, por vetustez o peligrosidad, o, con menor frecuencia, el desarrollo. Se abarcóa un total de 293 368 personas-año, y se registraron 4358 defunciones. Las tasas de mortalidad anual ajustadas por la edad fueron de 18,4 por 1000 para los hombres (113 463 personas-año) y 12,4 por 1000 para las mujeres (179 905 personas-año). Se adoptaron como categoría de referencia las tasas de mortalidad ajustadas por la edad observadas en los no fumadores, que fueron de 14,6 por 1000 al año (cifra basada en 27 236 personas-año) entre los hombres y de 9,9 por 1000 al año (cifra basada en 64 414 personas-año) entre las mujeres. En los hombres, el riesgo relativo (RR) global atribuible al tabaco fue de 1,63 (28 338 personas-año). Las tasas de mortalidad entre los fumadores fueron superiores a las correspondientes a los no fumadores en todos los grupos de edad, y la diferencia fue mayor (RR = 2,4) para los grupos de menor edad (35-54 años). El tabaco se consumía principalmente como cigarrillos y como bidis, y los riesgos relativos ajustados por la edad para esas dos modalidades de consumo fueron respectivamente de 1,39 (13 545 personas-año) y 1,78 (13 545 personas-año). Se observóuna relación dosis-respuesta al tener en cuenta el número de cigarrillos consumidos al día (1-5 veces y 56 veces) (RR = 1,31 y RR = 1,49, respectivamente), así como para esas mismas frecuencias de consumo de bidis (RR = 1,62 y RR = 1,86, respectivamente). Fumaban muy pocas mujeres (511 personas-año). Las que lo hacían consumían fundamentalmente tabaco sin humo, y el riesgo relativo entre ellas (basado en 114 980 personas-año) fue de 1,35. Las dos principales categorías de tabaco sin humo consideradas fueron mishri (RR = 1,24) y mishri+ otros (RR = 1,49). Entre los hombres, la principal categoría de consumo de tabaco sin humo fue mishri + otros (RR = 1,29). Parecía insinuarse una relación dosis-respuesta para dos formas importantes de consumo de tabaco sin humo consideradas separadamente: mascada de betel y mishri, tanto entre los hombres como entre las mujeres. Los resultados indican que fumar bidis no es menos peligroso que fumar cigarrillos, y que el consumo de tabaco sin humo también puede dar lugar a una alta mortalidad por todas las causas. El próximo paso del trabajo consistiráen determinar las tasas de mortalidad y los riesgos relativos por causas específicas.Resumo em Inglês:
Introduction Overall mortality rates are higher among cigarette smokers than non-smokers. However, very little is known about the health effects of other forms of tobacco use widely prevalent in India, such as bidi smoking and various forms of smokeless tobacco (e. g. chewing betel-quid). We therefore carried out a cohort study in the city of Mumbai, India, to estimate the relative risks for all-cause mortality among various kinds of tobacco users. Methods A baseline survey of all individuals aged > or = 35 years using voters’ lists as a selection frame was conducted using a house-to-house approach and face-to-face interviews. Results Active follow-up of 52 568 individuals in the cohort was undertaken 5-6 years after the baseline study, and 97.6% were traced. A total of 4358 deaths were recorded among these individuals. The annual age-adjusted mortality rates were 18.4 per 1000 for men and 12.4 per 1000 for women. For men the mortality rates for smokers were higher than those of non-users of tobacco across all age groups, with the difference being greater for lower age groups (35-54 years). The relative risk was 1. 39 for cigarette smokers and 1.78 for bidi smokers, with an apparent dose-response relationship for frequency of smoking. Women were basically smokeless tobacco users, with the relative risk among such users being 1.35 and a suggestion of a dose-response relationship. Discussion These findings establish bidi smoking as no less hazardous than cigarette smoking and indicate that smokeless tobacco use may also cause higher mortality. Further studies should be carried out to obtain cause-specific mortality rates and relative risks.Resumo em Francês:
Le mouvement de lutte antitabac a besoin d’un système d’information mondial sur la culture et le commerce du tabac, l’industrie du tabac, la consommation de tabac et la mortalitéqui lui est associée, ainsi que sur les moyens existant au plan national pour la lutte contre le tabac. La base de données par pays (Tobacco Control Country Profiles - TCCP) mise en place par l’American Cancer Society en collaboration avec l’OMS et les Centers for Disease Control and Prevention constitue une premiè re étape vers l’établissement d’un tel systè me. Des données de base sur une série d’indicateurs relatifs à la consommation du tabac ont étérecueillies auprè s de 191 Etats Membres de l’OMS, de deux Etats Membres associés, de deux provinces de Chine et de trois territoires occupés. Le présent article décrit les méthodes utilisées pour synthétiser les informations. Il analyse également les indicateurs employés pour les TCCP, de fac¸on à mettre en évidence l’utilitéetla valeur potentielles des données fournies par un système d’information spécifiquement vouéà la lutte antitabac. Cette analyse porte sur la prévalence du tabagisme par sexe et par Région OMS, sur la consommation de cigarettes au regard de l’indicateur du développement humain (HDI) et sur l’évolution annuelle moyenne en valeur réelle du prix des cigarettes entre 1990 et 1999. L’article met également en avant certains problè mes concernant la qualitédes données et la nécessitéde maintenir et d’améliorer le systè me d’information afin de faciliter les efforts de lutte contre le tabagisme. Globalement, les hommes étaient près de quatre fois plus nombreux que les femmes à fumer en 1998. C’est dans la Région du Pacifique occidental que le pourcentage d’hommes consommant du tabac était le plus élevé. S’agissant de la proportion respective de fumeurs et de fumeuses, c’est dans les Amériques et en Europe que l’écart entre les hommes et les femmes était le plus faible, et dans les Régions de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental qu’il était le plus marqué. En ce qui concerne les cigarettes industrielles, la consommation la plus faible et la plus élevée par habitant coý¨ncidaient avec l’indicateur le plus faible et, respectivement, le plus élevédudéveloppement humain. Dans la catégorie moyenne, l’augmentation globale de la consommation enregistrée depuis 1975 en Chine correspondait à une augmentation par habitant. Quant auprix des cigarettes, son augmentation était inférieure à la moyenne du renchérissement des biens et services, ce qui fait que les cigarettes étaient relativement plus abordables en 1999 qu’en 1990. Ces indications confirment qu’il existe une importante marge potentielle d’augmentation des taxes sur les produits du tabac, notamment dans les pays oùl’indicateur du développement humain est faible à moyen. L’analyse met également en lumiè re la contribution potentielle de la base de données TCCP au développement des programmes et politiques de lutte antitabac. Ainsi, les statistiques de la consommation des cigarettes permettent d’identifier les pays oùle besoin de ressources dans ce domaine est le plus aigu. Les pays oùle marchéde la cigarette connaît la plus forte expansion sont à l’évidence ceux qui disposent des ressources les plus faibles pour faire face aux problè mes associés au tabac. De même, l’analyse de l’évolution du prix des cigarettes et autres données connexes permet de définir des domaines d’intervention dans lesquels les gouver-nements pourraient renforcer leur contribution à la lutte antitabac, par exemple en augmentant le prix des cigarettes afin de faire baisser la consommation. Le projet TCCP a révélédes disparités entre les pays en ce qui concerne le volume et la qualitédes données disponibles pour l’analyse et permis d’identifier un certain nombre de priorités pour les futures activités de collecte de données et de surveillance. Ainsi, on n’a pas pu établir la prévalence de la consommation de tabac dans 33 % des pays, provinces et territoires occupés englobés dans l’étude. Dans la Région africaine, cette indication a étébiaisée par le fait queseule la moitiéde lapopulation aétéprise encompte dans les estimations. Les estimations relatives à la consommation de cigarettes pourraient être améliorées grâceà des systè mesdecollecte dedonnées standardisésau plan national. Dans les pays oùles cigarettes les plus consommées ne sont pas les cigarettes industrielles, les données TCCP sous-estiment la consommation des populations concernées. Des statistiques sur la consommation des cigarettes roulées, des bidiset des cigarettes kretek permettraient de dresser un tableau plus complet que les données limitées aux cigarettes industrielles. Le large éventail d’analyses autorisées par les données TCCP et les limites de ces mêmes informations confirment la nécessitéde techniques de collecte des données normalisées au plan national et d’un meilleur accè s aux données par des chercheurs travaillant en dehors des pays concernés.Resumo em Espanhol:
El movimiento contra el tabaco necesita un sistema mundial de información para vigilar regularmente el comercio, el cultivo y la industria de ese producto, así como la prevalencia del hábito de fumar, la mortalidad asociada y los recursos nacionales para la lucha antitabáquica. La base de datos sobre las características de los países en relación con la lucha antitabáquica, una iniciativa de recopilación de datos coordinada por la Asociación Estadounidense de Lucha contra el Cáncer en colaboración con la OMS y los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades, representa el primer paso en el desarrollo de dicho sistema. Se obtuvieron datos comparativos sobre varios indicadores del consumo de tabaco de 191 Estados Miembros de la OMS, dos Estados Miembros Asociados, dos provincias de China y tres territorios ocupados. Los métodos utilizados para compilar los datos se describen en el presente documento. A fin de demostrar la utilidad y el valor potenciales de los datos derivados de un sistema de información dedicado a la lucha antitabáquica, se analizan los indicadores arriba mencionados. Los análisis versan sobre la prevalencia de tabaquismo por sexos por región de la OMS, el consumo de cigarrillos per cápita por categoría del índice de desarrollo humano (IDH) y los cambios porcentuales anuales reales promedio de los precios de los cigarrillos entre 1990 y 1999. Se destacan temas relacionados con la calidad de los datos y la necesidad de mantener y mejorar el sistema de información para respaldar la lucha antitabáquica. A nivel mundial, los hombres tenían una probabilidad de fumar casi cuatro veces mayor que las mujeres en 1998, y la prevalencia más alta de tabaquismo masculino se registróen la Región del Pacífico Occidental. Las diferencias de prevalencia de tabaquismo por sexos eran menores en la Región de las Américas y la Región de Europa y mayores en la Región de Asia Sudoriental y la Región del Pacífico Occidental. Con respecto a los cigarrillos elaborados, el consumo per cápita más bajo y el más alto se registraron en las categorías más baja y más alta, respectivamente, del índice de desarrollo humano. En la categoría de IDH medio, el consumo creciente de cigarrillos en China después de 1975 tuvo una influencia predominante en el aumento del consumo per cápita. Los precios de los cigarrillos no aumentaron tan rápidamente como el nivel general de los precios de los bienes y servicios, y en consecuencia los cigarrillos fueron más asequibles en 1999 que en 1990. Estos resultados indican que hay un margen considerable para aumentar los impuestos que gravan los productos del tabaco, particularmente en los países de IDH bajo y medio. Los análisis muestran el potencial que encierra la base de datos sobre las características de los países para apoyar la planificación de programas y políticas. Por ejemplo, los análisis del consumo de cigarrillos pueden contribuir a determinar en quépaíses se necesitan muchos recursos para la lucha antitabáquica. Los países con mayor expansión del mercado de los cigarrillos son evidentemente aquellos que tienen menos recursos disponibles para abordar los problemas asociados con el tabaco. El estudio de la variación porcentual de los precios de los cigarrillos y los análisis conexos pueden ayudar a identificar las esferas normativas en las que los gobiernos pueden mejorar sus esfuerzos de lucha antitabáquica, por ejemplo aumentando el precio de los cigarrillos como medio para reducir el consumo. El proyecto reveló disparidades entre los países en cuanto a la cantidad y la calidad de los datos disponibles para efectuar análisis y mostróesferas prioritarias para los fines futuros de la recopilación de datos y los esfuerzos de vigilancia. No se encontraron estadísticas sobre la prevalencia del tabaquismo en un 33% de los países, provincias y territorios ocupados considerados. El análisis de la prevalencia del tabaquismo en la Región de áfrica estuvo muy determinado por la falta de datos, ya que las estimaciones se realizaron sólo con la mitad de los habitantes de la Región. Los cálculos sobre el consumo de cigarrillos podrían mejorar mediante una notificación normalizada de los datos sobre los países. En los países donde los cigarrillos preferidos no son los elaborados, los datos que aporta esta base sobre consumo de cigarrillos por la población dan lugar a subestimaciones. Si se reunieran datos sobre el consumo de cigarrillos confeccionados manualmente y de cigarrillos de bidi y de kretek, se podría obtener un panorama más completo que el que ofrecen los datos sobre consumo de cigarrillos elaborados. La amplia variedad de análisis posibles a partir de los datos de la base sobre las características de los países y las limitaciones de estos datos muestran la necesidad de técnicas estandarizadas de recopilación de datos a nivel de país y de un mejor acceso a los datos para los investigadores que trabajan fuera de determinados países.Resumo em Inglês:
The tobacco control movement needs a global information system permitting routine monitoring of the tobacco trade, tobacco farming, the tobacco industry, the prevalence of tobacco use, associated mortality, and national resources for combating tobacco. The Tobacco Control Country Profiles database, a data collection initiative led by the American Cancer Society in collaboration with WHO and the Centers for Disease Control and Prevention, represents the first step in the development of such a system. Baseline data on several indicators of tobacco use were obtained from 191 Member States of WHO, two Associate Members, Hong Kong Special Administrative Region of China (Hong Kong SAR), China (Province of Taiwan) and the West Bank and Gaza Strip. The methods used to compile the data are described in the present paper. Selected indicators from the database were analysed in order to demonstrate the potential utility and value of data derived from an information system devoted to tobacco control. The analyses covered gender-specific smoking prevalence by WHO Region, per capita cigarette consumption by Human Development Index (HDI) category, and average real annual percentage changes in cigarette prices between 1990 and 1999 for selected countries in each category. In 1998, men were almost four times more likely than women to be smokers. The prevalence of smoking among men was highest in the Western Pacific Region. The differential in gender-specific smoking prevalence was narrowest in the Region of the Americas and the European Region. It was wider in the South-East Asia Region and the Western Pacific Region. The lowest and highest per capita consumption of manufactured cigarettes occurred in the lowest and highest HDI categories respectively. In the medium HDI category, China’s growing cigarette consumption after 1975 had a major bearing on the rise in per capita consumption. Cigarette price trends suggest that there is considerable scope for increasing taxes on tobacco products, particularly in low or medium HDI countries. The implications of the findings for future tobacco control efforts are discussed, as are issues surrounding the quality of available data, priorities for future data collection and the need to maintain and improve the information system in order to support such efforts.Resumo em Francês:
Cet article évoque certains problèmes et aspects du tabagisme selon le sexe et suggère des mesures au plan politique et pratique. Les projections globales de l’OMS pour le début des années 90évaluaient les proportions de fumeurs à 47 %parmi les hommes et à 12 %parmi les femmes, mais le pourcentage des fumeuses est en rapide augmentation. Or l’impact du tabac sur leur santéest très préoccupant. Ainsi, les femmes qui fument sont davantage susceptibles de souffrir de stérilitéprimaire et secondaire et elles ont plus de mal à être enceinte; de même, en cas de grossesse, elles courent un risque accru de complications, et le poids moyen à la naissance de leurs bébés est inférieur à celui des enfants de non-fumeuses. Les femmes qui fument sont aussi plus exposées aux maladies cardio-vasculaires, y compris les cardiopathies ischémiques, les infarctus cérébraux et les hémorragies sous-arachnoïdiennes. Hier comme aujourd’hui, fumer du tabac est essentiellement une coutume et/ou une dépendance typiquement masculine, si bien que les femmes et les enfants sont en majoritédes « fumeurs » passifs. C’est le cas en particulier des femmes des pays en développe-ment des Régions de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental, des Caraïbes et de la Région de la Méditerranée orientale, où les pourcentages de fumeu-ses sont traditionnellement faibles au regard de ceux des fumeurs. Pour les femmes, la grossesse constitue une période de vulnérabilitéparticulière, durant laquelle l’exposition à la fumée de cigarette peut avoir des effets néfastes sur le foetus. Pour les enfants, les conséquences de l’inhalation passive de fumée de tabac varie en fonction de l’âge. Donner aux femmes les moyens de limiter l’exposition de leur famille à l’inhalation passive constitue un véritable défi pour les responsables des politiques publiques, car cela touche à l’inégalitéentre les sexes dans la sphère privée. En exploitant abondamment l’image de l’émanci-pation de la femme dans ses campagnes de publicité,de sponsorisation et de marketing, l’industrie du tabac contribue à multiplier le nombre des fumeuses. En Inde, par exemple, où il est généralement mal vu pour une femme ou une jeune fille de fumer, une filiale de British American Tobacco a lancéen 1990 une cigarette baptisée Ms spécialement destinée à la clientèle féminine. Le lancement de ce produit a étéentouréd’une campagne promotionnelle intensive faisant appel à des femmes mannequins et à la distribution d’échantillons gratuits. Tout comme les réglementations régissant la publicité, les politiques économiques sont essentielles pour renforcer la lutte antitabac. Selon la Banque mondiale, les pertes économiques découlant de la consommation du tabac se chiffrent à US $200 mil-liards net par an, dont la moitiédans les pays en développement. Les appels au renforcement de la lutte antitabac se justifient essentiellement par les bénéfices à attendre en termes de morbiditéet de mortalité, des mesures de dissuasion financières ou autres pouvant contribuer à éviter des millions de décès prématurés. Qui plus est, les politiques de lutte antitabac offrent un excellent rapport coû t/efficacité, aussi devraient-elles être systématiquement incluses dans tout système de soins de santéde base. Hélas, on ne dispose que rarement de données ventilées par sexe, une lacune qui confirme l’urgente nécessitéd’analyses économiques capables d’exprimer les différences entre les hommes et les femmes. De fait, une approche intégrant ces différences contribuera à une meilleure compréhension des tendan-ces épidémiologiques, des stratégies de marketing, des politiques économiques et des actions internationales, ainsi que de la relation entre les femmes et le tabac, en particulier dans les pays en développement. Et, surtout, le renforcement des pouvoirs et des responsabilités des femmes devrait être indissociable de tous les efforts de lutte antitabac, car leur engagement et leur participation active sont essentiels pour le succès des programmes nationaux comme de la convention-cadre pour la lutte antitabac récemment élaborée par l’OMS.Resumo em Espanhol:
En este artículo se tratan cuestiones relacionadas con el género y la lucha antitabáquica y se proponen medidas para la formulación y ejecución de políticas. Las proyecciones de la OMS para los primeros años noventa situaban la proporción de fumadores a nivel mundial en un 47% para los hombres y un 12% para las mujeres. Sin embargo, las tasas correspondientes a las mujeres están aumentando rápidamente. Los efectos perjudiciales del tabaco para la salud de la mujer suscitan inquietud. Así, en comparación con las mujeres no fumadoras, las fumadoras corren un mayor riesgo de sufrir infertilidad primaria y secundaria y dificultades para quedarse embarazadas. Las mujeres que fuman presentan un mayor riesgo de complicaciones durante el embarazo y sus hijos tienen al nacer pesos inferiores al promedio. Tienen asimismo un mayor riesgo de sufrir enfermedades cardiovasculares, entre ellas cardiopatía coronaria, ictus isquémico y hemorragia subaracnoidea. El consumo de tabaco es y ha sido principalmente una costumbre y/o adicción de los hombres, mientras que las mujeres y los niños han formado el grueso de los fumadores pasivos o involuntarios. Esto se aplica en particular a las mujeres de los países en desarrollo de las regiones de Asia Sudoriental y el Pacífico Occidental, el Caribe y el Mediterráneo Oriental, donde las tasas de tabaquismo entre las mujeres han sido tradicionalmente bajas en comparación con las de los hombres. El embarazo representa un periodo de especial vulnerabi-lidad para las mujeres, durante el cual la exposición al humo del tabaco puede perjudicar al desarrollo del feto. En los niños, los efectos de la exposición al humo de tabaco ambiental (HTA) varían a lo largo de las etapas de la lactancia, la infancia y la adolescencia. El empodera-miento de la mujer para que limite la exposición de su familia al HTA en el hogar constituye un reto para los formuladores de políticas públicas, pues ello supone enfrentarse a la desigualdad entre los sexos en la esfera privada. La industria tabacalera ha explotado la imagen de emancipación de las mujeres mediante la publicidad, el patrocinio y la promoción, actividades que están ayudando a reclutar mujeres como nuevos consumidores de tabaco. Por ejemplo, en la India, donde por razones culturales se considera en general inapropiado que las mujeres y las niñas fumen, una filial de la British American Tobacco Company lanzóen 1990 una nueva marca de cigarrillos bautizada con el nombre de «Ms» («Sra.»). Para introducirlos se organizóuna promoción en gran escala, con la participación de modelos femeninas que distribuían muestras gratuitas. Las políticas económicas, al igual que las relativas a la publicidad, son fundamentales para mejorar la lucha antitabáquica. Según el Banco Mundial, el hábito de fumar provoca una pérdida neta de US$ 200 000 millones al año, y la mitad de esa sangría afecta a países en desarrollo. En el núcleo del llamamiento para que se adopten políticas de lucha antitabáquica, basadas en particular en el aumento de los impuestos, estála perspectiva de los beneficios que se derivan de una reducción de la mortalidad y la morbilidad prematuras. El aumento del precio y otras medidas pueden ayudar a evitar millones de defunciones prematuras relacionadas con el tabaco. Además, las políticas de lucha anti-tabá quica son muy eficaces en relación con el costo y deberían formar parte de los paquetes básicos de atención sanitaria. Lamentablemente, a menudo no se dispone de datos específicos por sexos, lo que revela la necesidad de llevar a cabo nuevas investigaciones económicas que tengan en cuenta ese factor. Sin embargo, se supone que los resultados de los análisis económicos son válidos tanto para las mujeres como para los hombres, aunque haya algunas diferencias entre los sexos. Así pues, una perspectiva de género nos permitirá comprender mejor las tendencias epidemiológicas, las estrategias de comercialización social, las políticas económicas y las acciones internacionales. Es necesario llevar a cabo muchas más investigaciones en función del sexo para comprender cómo afecta a las mujeres la epidemia de tabaquismo, en particular en los países en desarrollo. Y lo que es más importante, el empodera-miento y el liderazgo de las mujeres deben figurar en el centro de todos los esfuerzos de lucha antitabáquica y son esenciales para el éxito de los programas nacionales y del recientemente emprendido Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica.Resumo em Inglês:
A gender perspective contributes to a better understanding of the epidemiological trends, social marketing strategies, economic policies, and international actions relating to women and the tobacco epidemic. Evidence is provided in this article for the negative impact of tobacco use by women and of passive smoking on the health of women and children. Use of tobacco by women is increasing and this is related to the tobacco industry’s aggressive advertising, sponsorship and promotion strategies. Policy directions are proposed in this article. At all levels, a multi-pronged strategy - including changes in legislation and fiscal policies, improvements in gender-sensitive health services, and cessation programmes - should be considered. Much more gender-specific research on tobacco use is needed, particularly in developing countries. Women’s empowerment and leadership should be at the centre of all tobacco control efforts and are essential for the success of national programmes and the recently introduced Framework Convention on Tobacco Control.Resumo em Francês:
Alors que la mortalité mondiale liée au tabac a atteint la barre des quatre millions, les multinationales du tabac continuent d’afficher des profits en constante augmentation. Cette croissance régulière tient à plusieurs facteurs, parmi lesquels l’expansion des marchés dans les pays les plus pauvres et les plus peuplés du monde, et la capacitédes industriels du tabac à contourner les réglementations gouvernementales. Le présent article examine les stratégies et tactiques employées par l’industrie du tabac pour influencer les gouvernements et l’opinion publique et pour résister aux efforts de réglementation de ses produits. Il analyse des documents internes, jusqu’alors tenus secrets par l’industrie du tabac, qui révèlent que, durant un demi-siècle, les compagnies ont menéune vaste campagne de désinformation et de manipulation de l’opinion afin de discréditer les preuves scientifiques de la nocivitédu tabac et d’influer sur les politiques publiques. A travers ces textes, on découvre une industrie obsédée par la volontéderésister aux mesures visant à restreindre la consommation de ses produits, de restaurer à tout prix la confiance des fumeurs et de ne pas être tenue responsable des effets du tabac. Elle s’est efforcée de parvenir à ses fins à travers des opérations de relations publiques, en achetant les services de scientifiques et autres experts pour mettre en doute des faits établis, en finançant des partis politiques et en recrutant des groupes de pression afin d’influer sur les orientations politiques, en recourant à des groupes-écrans et à des alliances avec d’autres secteurs industriels pour combattre les mesures de lutte anti-tabac, en militant pour l’adoption de codes de conduite non contraignants ou de législations indulgentes afin d’éviter des législations plus rigoureuses, voire en corrompant des fonctionnaires publics. Pour combattre leurs opposants, les industriels du tabac font un usage intensif de la propagande. Ils instillent méthodiquement leurs positions dans les médias d’infor-mation et de divertissement, par le biais de publicités payées, mais aussi d’éditoriaux et d’articles, de séminaires pour journalistes dans des lieux de villégiature, et de bien d’autres techniques de relations publiques convention-nelles ou nony compris l’intimidation. En Afrique du Sud, un cigarettier a retiréd’un journal toutes ses publicités pour le tabac parce que ce journal publiait un éditorial favorable à sa réglementation. L’expérience des 50 dernières années montre à l’évidence que les industriels du tabac ne sont pas disposés à agir de façon responsable. Il est donc indispensable de mobiliser la collectivitéafin que la santépublique l’emporte sur les intérêts corporatistes et de mettre en oeuvre certaines mesures susceptibles de réduire l’influence politique de l’industrie du tabac. Ainsi, il conviendrait de rendre publiques les informations que possédaient les compagnies concernant l’accoutumance au tabac et sa nocivité, en précisant à quel moment elles ont acquis ces connaissances et quel usage elles en ont fait. Bien que la cigarette sans danger n’existe pas, il conviendrait également de mettre en oeuvre une stratégie visant à réduire au maximum le degréde toxicitédes produits du tabac. Les droits fondamentaux des consommateurs devraient être garantis, y compris le droit à lasécuritédes fumeurs comme des non-fumeurs ; le droit à l’information (ce qui inclut la protection contre la désinformation) ; le droit de choisir, y compris de cesser de consommer un produit néfaste (ce qui comporte une aide à ladésintoxication) ; le droit de se faire entendre ; le droit d’obtenir un dédommagement pour les torts subis ; le droit à un environnement sain. Enfin, les groupements commerciaux et autres entités constituées à seule fin d’abuser le public sur les dangers du tabac devraient être dissous. Les documents examinés attestent que l’industrie du tabac s’est rendue coupable d’entente délictueuse, dans la mesure ou` lesdifférents membres de la corporation ont délibérément convenu de n’entreprendre aucune action pour élaborer des produits moins nocifs et de ne pas divulguer les informations dont ils disposaient concernant la nocivitédu tabac. Le délit de collusion et de violation des lois anti-trust est clairement établi. Les recommandations ci-dessus devraient être intégrées dans la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.Resumo em Espanhol:
En un momento en que el tabaco ha llegado a cobrarse a nivel mundial un tributo anual de cuatro millones de defunciones, las empresas tabacaleras transnacionales siguen informando de crecientes beneficios. Esta continua rentabilidad se debe a varios factores, en particular a la capacidad de esas empresas para ampliar sus mercados a los países más pobres y más poblados del mundo y para oponerse a las medidas de regulación adoptadas por los gobiernos. En el presente artículo se examinan las estrategias y las tácticas utilizadas por esa industria para influir en el gobierno y en la opiniónpública y para hacer frente a las medidas de regulación de sus productos. Se analizan documentos internos antes secretos de la industria tabacalera que revelan que las empresas del sector han impulsado durante medio siglo una campaña destinada a cuestionar los datos científicos acumulados sobre sus productos. Las grandes compañías han manipulado la opinión pública y la información para controlar las políticas públicas. Los documentos ponen de manifiesto la obsesión de esas empresas por oponer resistencia a las medidas de restricción del tabaco, restablecer la confianza de los fumadores y seguir exenta de toda responsabilidad por sus productos. Las tácticas empleadas por la industria incluyen campañas de relaciones públicas, la compra de la opinión de personal especializado o de otro tipo para crear controversia en torno a resultados bien establecidos, la financiación de partidos políticos y la contratación de grupos de presión para influir en la formulación de políticas, el uso de grupos «tapadera» e industrias conexas para oponerse a las medidas de lucha antitabáquica, las presiones ejercidas para evitar que en lugar de medidas legislativas enérgicas se adopten códigos voluntarios o leyes más laxas, y la corrupciónde funcionarios públicos. Las relaciones públicas son un arma ampliamente utilizada por la industria tabacalera contra sus adversarios. La industria instila sus mensajes en los medios de comunicación general y en los programas de entreteni-miento. Esos métodos adoptan concretamente la forma de publicidad pagada, editoriales y noticias tendenciosos, organización de talleres para periodistas en centros turísticos y otras técnicas tradicionales de relaciones públicas. También se ha recurrido a maniobras de intimidación: por ejemplo, en Sudáfrica un fabricante de cigarrillos retirótodos sus anuncios de un periódico que había insertado un editorial favorable a la regulaciónde ese producto. Lo sucedido en los últimos 50 años demuestra convincentemente que la industria no estádispuesta a actuar de manera responsable. Es necesario algún tipo de intervención social a fin de que la salud pública prevalezca sobre los intereses empresariales. Para reducir la influencia política de la industria tabacalera se le deben imponer diversas condiciones, entre ellas las siguientes. En todos los mercados se debe informar sobre lo que sabían las compañías acerca de la nocividad y el poder adictivo del tabaco, así como sobre el momento en que se obtuvo esa información y sobre la manera en que se respondióa ella. Deben garantizarse los derechos básicos de los consumidores, en particular el derecho a la inocuidad de los productos para ambos, usuarios y no usuarios (aunque no existe el cigarrillo inocuo, debe aplicarse una estrategia de reducción de los daños procurando limitar al máximo la toxicidad de los productos del tabaco); el derecho a estar plenamente informado, incluido el derecho a no recibir información mendaz; el derecho a elegir, incluido el derecho a abandonar el consumo del producto (es decir, a recibir ayuda para superar la adicción); el derecho a ser escuchado; el derecho a ser indemnizado por los daños sufridos; y el derecho a un medio ambiente saludable. Por último, deben disolverse las asociaciones comerciales establecidas por la industria y otros grupos al objeto de engañaralpúblico respecto a los perjuicios causados por el tabaco. Los documentos estudiados muestran que la industria incurrióen colusión, por cuanto las empresas decidieron no competir entre ellas para fabricar productos menos perjudiciales y no reconocer la peligrosidad del tabaco. Ello constituye una prueba fehaciente de que la industria conspiróe infringióla legislación antimonopolio. Las recomendaciones anteriores deberían figurar en el Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica.Resumo em Inglês:
The tactics used by the tobacco industry to resist government regulation of its products include conducting public relations campaigns, buying scientific and other expertise to create controversy about established facts, funding political parties, hiring lobbyists to influence policy, using front groups and allied industries to oppose tobacco control measures, pre-empting strong legislation by pressing for the adoption of voluntary codes or weaker laws, and corrupting public officials. Formerly secret internal tobacco industry documents provide evidence of a 50-year conspiracy to ‘‘resist smoking restrictions, restore smoker confidence and preserve product liability defence’’. The documents reveal industry-wide collusion on legal, political and socially important issues to the tobacco industry and clearly demonstrate that the industry is not disposed to act ethically or responsibly. Societal action is therefore required to ensure that the public health takes precedence over corporate profits. Recommendations for reducing the political influence of the tobacco industry include the following. Every tobacco company in every market should publicly disclose what it knew about the addictiveness and harm caused by tobacco, when it obtained this information, and what it did about it. The industry should be required to guarantee internationally recognized basic consumer rights to its customers. Trade associations and other industry groupings established to deceive the public should be disbanded. These recommendations should be incorporated into WHO’s Framework Convention on Tobacco Control.Resumo em Francês:
La réussite du projet de convention-cadre pour la lutte antitabac dépendra essentiellement d’une bonne compréhension de l’environnement dans lequel s’inscri-ront les politiques de lutte antitabac, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu moyen. Dans une étude entreprise à la demande de l’initiative Pour un monde sans tabac de l’Organisation mondiale de la Santéen vue d’élaborer des lignes directrices pour appuyer les analyses de politiques, des études de cas ont étéentreprises en Thaïlande et au Zimbabwe. Le but était d’étudier la réaction des différents intervenants dans les trois principaux domaines visés par la politique anti-tabac, à savoir la production de tabac, la réglementation de la consommation et les activités de promotion de la santé. Si l’on a choisi comme cadre conceptuel pour ces études l’économie politique, c’est parce que l’on sait que politique et économie sont indissociables et que l’environnement politique national n’échappe pas aux pressions régionales et mondiales. Il s’agit donc d’un cadre appropriépour déterminer quels sont les divers acteurs qui infléchissent les politiques de lutte antitabac ou en subissent les effets et étudier la complexitédes intérêts en cause. L’étude s’est appuyée sur les progrès faits dans l’application de l’économie politique aux pays en développement, à la politique sanitaire et au tabagisme. A partir d’une stratégie de recherche fondée sur les techniques de cartographie politique et d’analyse des intervenants, on a pu définir précisément les caractéristiques des principaux intervenants, qu’ils soutiennent certaines mesures de lutte antitabac ou y soient opposés. Ces caractéristiques ont montréclairement comment, dans ces pays, la lutte antitabac est également conditionnée par l’évolution de l’économie politique mondiale. Aussi les efforts destinés à renforcer les politiques nationales de lutte doiventils s’inscrire dans le contexte de la mondialisation et de l’économie internationale. Les limites entre économie intérieure et économie internationale étant de plus en plus confuses, on s’aperçoit que les sociétés transnationales productrices de tabac, les grands groupes internationaux producteurs de tabac, les gouvernements étrangers, les organismes internationaux et les organisations non gouvernementales exercent tous une influence. On considère souvent que ces interventions nuisent à la lutte antitabac au niveau national, mais le cas de la Thaïlande et du Zimbabwe permet de mettre en évidence à la fois les obstacles à surmonter et les possibilités d’action. Si l’ouverture forcée du marchéde la cigarette thaïlandais à la concurrence étrangère a récemment entraîné une hausse spectaculaire de la part de marché des sociétés transnationales, la décision de l’Accord général sur les Tarifs douaniers et le Commerce (GATT) a aussi favorisél’adoption d’une importante législation antitabac en Thaïlande grâce à l’action dynamique des associations de promotion de la santé. Quant au Zimbabwe, ce n’est pas parce que le pays est éminemment tributaire de la production de tabac pour son économie que toute perspective de faire progresser les mesures de lutte antitabac encore limitées en vigueur dans le pays doit être exclue, car une analyse détaillée des préoccupations majeures des principaux intervenants laisse supposer qu’une action en faveur de la réduction de la consommation de tabac ne serait pas forcément vouée à l’échec. Une évaluation des réalisations et des perspectives de la lutte antitabac dans les pays à faible revenu ou à revenu moyen exige donc une analyse détaillée des positions et des stratégies des acteurs aussi bien nationaux que transnationaux. Les deux études de cas décrites ici montrent l’utilitéde la cartographie politique et de l’analyse des intervenants pour mieux comprendre la diversitédes mesures qu’appelle la lutte selon les Etats. En ce qui concerne l’élaboration de la convention-cadre pour la lutte antitabac, on ne peut pas partir du principe que les stratégies de lutte antitabac mises en oeuvre dans les pays industrialisés seront aussi efficaces et adaptées dans les pays en développement. Ces études montrent que si l’on veut que la convention-cadre aboutisse, il faut d’urgence multiplier le nombre d’études sur les politiques antitabac réalisées en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu moyen. Il convient par ailleurs d’élaborer des principes directeurs pour l’étude et l’analyse des politiques antitabac. Il conviendrait également d’élaborer une stratégie internationale plus large afin de coordonner les nouvelles études sur la politique antitabac aux niveaux national, régional et mondial.Resumo em Espanhol:
El éxito del Convenio Marco para la Lucha Antitabáquica dependeráde forma crucial del conocimiento que se tenga de los marcos normativos de las políticas de lucha antitabáquica, en particular en los países de ingresos bajos y de ingresos medios. En el marco de investigaciones encargadas por la Iniciativa «Liberarse del tabaco» de la Organización Mundial de la Salud para formular directrices en apoyo de los análisis de políticas, se llevaron a cabo estudios de casos en Tailandia y Zimbabwe a fin de analizar las respuestas de los interesados directos en los tres sectores principales de la política de lucha antitabáquica, a saber, la producciónde tabaco, la reglamentación del consumo y las actividades de promoción de la salud. Se adoptóla economía política como marco conceptual de esos estudios, por cuanto se consideróque la política y la economía son inseparables y que los marcos normativos nacionales están condi-cionados por presiones mundiales y regionales. Esto proporciona un contexto apropiado para analizar la amplia variedad de actores que influyen en las políticas de lucha antitabáquica y se ven afectados por ellas, así como la complejidad de sus intereses. La investigaciónse vio respaldada por diversas novedades en materia de aplicación de la economía política a los países en desarrollo, las políticas de salud y el tabaco. Empleando una estrategia de investigación basada en técnicas de cartografía política y de análisis de los interesados directos, se logróidentificar las configuraciones particu-lares de actores clave en lo que respecta al apoyo o rechazo a aspectos concretos de la lucha antitabáquica. Esas configuraciones revelaron claramente que en esos países la lucha antitabáquica también se ve conformada por la evolución de la economía política mundial. Así pues, los esfuerzos desplegados para fortalecer las políticas nacionales de lucha deben establecerse en el contexto de la mundialización y de la economía internacional. A medida que se desdibujan las fronteras entre lo nacional y lo internacional, es posible discernir las influencias más determinantes dentro del espectro de empresas tabacaleras trans-nacionales, grupos internacionales favorables al tabaco y gobiernos extranjeros, organismos internacionales y organizaciones no gubernamentales. Se considera a menudo que esas intervenciones socavan las perspec-tivas de la lucha antitabáquica a nivel nacional, pero tanto en Tailandia como en Zimbabwe se puede distinguir un modelo complejo de oportunidades y obstáculos. Aunque la obligada apertura del mercado de cigarrillos de Tailandia a la competencia extranjera ha provocado recientemente un sorprendente aumento de la cuota de mercado de las empresas tabacaleras transnacionales, en la misma decisión del Acuerdo General sobre Aranceles Aduaneros y Comercio (GATT) se imprimióun gran impulso a los esfuerzos de los activistas de la salud al asegurarse la aprobación de una extensa legislación de lucha antitabáquica para el país. La gran dependencia de Zimbabwe de la producción de tabaco no debería ser considerada como un impedimento para impulsar las limitadas medidas de control ya adoptadas, pues un análisis detenido de las inquietudes más importantes de actores clave lleva a pensar que hay margen para actuar y reducir el consumo del tabaco. Para evaluar los logros y las perspectivas de la lucha antitabáquica en los países de ingresos bajos y medios, por consiguiente, se requiere un análisis detallado de las posiciones y las estrategias de los actores tanto nacionales como transnacionales. Los dos estudios de casos aquí descritos demuestran la utilidad de la cartografía política y del análisis de los interesados directos con miras a comprender la diversidad de las medidas de control entre unos Estados y otros. En el contexto de la elaboración de un Convenio Marco para la Lucha Antitabáquica, no puede darse por sentado que las estrategias de lucha antitabáquica que se están aplicando en los países industrializados serán igual de eficaces e idóneas cuando se apliquen en los países en desarrollo. Estos estudios demuestran que, para que el Convenio Marco para la Lucha Antitabáquica sea un éxito, es necesario y urgente realizar más estudios de esa naturaleza sobre las políticas antitabáquicas, en particular en los países de ingresos bajos y medios. En apoyo de este proceso, se necesitan directrices detalladas para el análisis e investigación de las políticas relacionadas con el tabaco. Se requiere también una estrategia internacional más general para coordinar los futuros estudios de investigación de las políticas antitabáquicas a nivel nacional, regional y mundial.Resumo em Inglês:
Crucial to the success of the proposed Framework Convention on Tobacco Control will be an understanding of the political and economic context for tobacco control policies, particularly in low-income and middle-income countries. Policy studies in Thailand and Zimbabwe employed the analytical perspective of political economy and a research strategy that used political mapping, a technique for characterizing and evaluating the political environment surrounding a policy issue, and stakeholder analysis, which seeks to identify key actors and to determine their capacity to shape policy outcomes. These policy studies clearly revealed how tobacco control in low-income and middle-income countries is also being shaped by developments in the global and regional political economy. Hence efforts to strengthen national control policies need to be set within the context of globalization and the international context. Besides the transnational tobacco companies, international tobacco groups and foreign governments, international agencies and nongovernmental organizations are also playing influential roles. It cannot be assumed, therefore, that the tobacco control strategies being implemented in industrialized countries will be just as effective and appropriate when implemented in developing countries. There is an urgent need to expand the number of such tobacco policy studies, particularly in low-income and middle-income countries. Comprehensive guidelines for tobacco policy analysis and research are required to support this process, as is a broader international strategy to coordinate further tobacco policy research studies at country, regional and global levels.Resumo em Francês:
Dans toutes les parties du monde, la santédes populations est de plus en plus influencée par des forces économiques, sociales, scientifiques, technologiques et culturelles transnationales. Les dimensions nationales et internationales des politiques de santé étant de plus en plus étroitement imbriquées, une approche juridique internationale peut permettre de résoudre certains problèmes. A titre d’exemple, le présent article examine la convention-cadre récemment élaborée par l’OMS pour lutter efficacement contre les méfaits du tabac au plan mondial. Parce que le développement économique à grande échelle a de profondes répercussions sur la santépublique, il importe d’élaborer et de mettre en oeuvre parallèlement une réglementation internationale rigou-reuse en matière de santé. Bien que la protection et la promotion de la santépublique relèvent traditionnelle-ment des compétences individuelles des nations, l’impact croissant de la mondialisation exige la mise en place de nouveaux cadres de collaboration internationaux. La codification et l’élaboration de normes juridiquement contraignantes deviennent donc de plus en plus importantes à mesure que l’interdépendance des pays en matière de santés’accélère et qu’ils prennent conscience de l’utilitéde la coopération pour résoudre des problèmes essentiels. Les conséquences de la mondialisation sur la santé, qu’elles soient positives ou négatives, constituent un enjeu majeur, qui a déjà donnélieu à un renforcement des instruments juridiques internationaux. Ces derniers englobent aujourd’hui des questions de plus en plus complexes, y compris certains problèmes associés à la procréation et au clonage humains, aux transplantations d’organes, aux maladies infectieuses émergentes, au commerce international des denrées alimentaires, à lasécuritédes services sanitaires et des produits pharmaceutiques, ou encore aux substances provoquant une dépendance, comme les stupéfiants. Du fait de la mondialisation, ils sont aussi intimement liésà d’autres instruments du droit international touchant, notamment, à l’environnement et à la lutte contre les polluants toxiques, à lasécuritéetà l’hygiène du travail, au contrôle des armes et à l’interdiction des armes de destruction de masse, à lasécuriténucléaire et à la radioprotection, à laféconditéetà la croissance démographique. En outre, la recherche scientifique joue un rôle croissant dans l’élaboration des instruments juridiques internationaux lorsqu’il s’agit, par exemple, de s’attaquer aux problèmes environnementaux transfrontières. Si, au cours des dernières décennies, de nom-breuses organisations et agences du système des Nations Unies ont pris une part active au développement du droit international dans le domaine de la santéet dans d’autres secteurs connexes intéressant la communautéinternationale, l’OMS est longtemps restée en marge de ces efforts, n’usant que récemment du droit que lui confère sa Constitution de promouvoir l’élaboration d’une convention juridiquement contraignante dans un domaine quelconque de la santépublique mondiale. C’est en mai 1999 seulement que les Etats Membres de l’Organisation ont adoptéune résolution en vue d’accélérer le processus de négociation et d’adoption du premier traitépromu par l’OMS - la convention-cadre pour la lutte antitabac. Pourquoi le renforcement du droit international estil aujourd’hui crucial pour la santépublique ? Premièrement, parce que la mondialisation des problèmes de santépublique rend indispensable l’élaboration de normes s’appliquant elles aussi à toute la communautédes nations. Deuxièmement, parce que l’expérience a fait la preuve de l’efficacitéd’accords internationaux fondés sur les connaissances scientifiques dans d’autres domaines étroitement liés à la santé - notamment l’environnement. Enfin, parce que l’expérience des négociations qui ont abouti à la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac a confirméque les problèmes de santépublique transnationaux peuvent être résolus par une approche internationale, et que la recherche scientifique dans les domaines de la santépublique et de l’économie fournit une base solide pour la formulation d’accords.Resumo em Espanhol:
En la salud de las poblaciones influyen de forma creciente en todo el mundo fuerzas transnacionales económicas, sociales, científicas, tecnológicas y culturales. Las esferas nacionales e internacionales de las políticas de salud están tornándose cada vez más imbricadas e inseparables. A modo de ejemplo de cómo pueden abordarse esos problemas transnacionales mediante medidas jurídicas de ámbito internacional, en este artículo se presenta un estudio práctico del Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica, iniciativa emprendida recientemente para combatir la epidemia mundial de tabaquismo. Toda vez que el desarrollo económico en gran escala tiene profundas repercusiones mundiales en la salud pública, es necesario ampliar y aplicar paralelamente la legislación sanitaria internacional. Aunque la protección y la promoción de la salud pública han sido tradicionalmente asuntos abordados a nivel nacional, la influencia rápida y generalizada de la mundialización exige nuevos marcos de colaboración internacional para hacer frente a las amenazas mundiales que se ciernen sobre la salud y para crear oportunidades de promoción de la salud. En consecuencia, la codificación y la ejecución de normas sanitarias vinculantes resultan crecientemente necesarias a medida que se acelera la interdependencia internacional en materia de salud y que los países reconocen la necesidad de cooperar para resolver problemas esenciales. Los efectos sanitarios de la globalización, tanto positivos como negativos, se han convertido en un tema de política fundamental que conduce a la ampliación de la actividad legislativa internacional tradicional. La legislación sanitaria internacional abarca hoy cuestiones cada vez más complejas, incluidos los aspectos de la reproducción humana y la clonación humana, el trasplante de órganos humanos, las enfermedades infecciosas emergentes, el comercio internacional de alimentos, el control de la seguridad de los servicios de salud y de los productos farmacéuticos, y la fiscalización de sustancias adictivas tales como los estupefacientes. Como resultado de la globalización, se admite también que la legislación sanitaria internacional estáinextricablemente ligada a otros sectores relacionados con el derecho ambiental internacional y el control de los contaminantes tóxicos, la legislación laboral internacional y la salud y la seguridad ocupacionales, el control de los armamentos y la prohibición de las armas de destrucción masiva, la seguridad nuclear y la protección radiológica, y la fecundidad y el crecimiento demográfico. Además, enel desarrollo de instrumentos jurídicos internacionales, por ejemplo para hacer frente a problemas ambientales transfronterizos y mundiales, las pruebas científicas han sido un componente importante del procedimiento para la celebración de tratados. En contraste con la evolución registrada por la actividad normativa internacional en el campo de salud y en otros sectores conexos de alcance internacional durante los últimos decenios bajo los auspicios de gran número de organizaciones y organismos del sistema de las Naciones Unidas, la OMS no ha utilizado nunca - hasta hace poco - su autoridad constitucional para promover el desarrollo de un convenio internacional de carácter vinculante en ningún sector de la salud pública mundial. Sólo en mayo de 1999 los Estados Miembros de la OMS adoptaron una resolución que ha acelerado el proceso iniciado para negociar y adoptar el primer tratado de la Organización, a saber, el Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica. ¿Por quées tan importante en este momento para la salud pública el desarrollo del derecho internacional? El presente artículo se propone abordar esta pregunta en tres partes. Primero, se sostiene que la actual mundializaciónde los problemas de salud pública configura un panorama donde el desarrollo de normas y patrones mundiales resulta cada vez más necesario. Segundo, la experiencia adquirida durante la elaboración de acuerdos internacionales en otros sectores estrechamente relacionados con la salud internacional, en particular el del medio ambiente, demuestra que los acuerdos internacionales pueden influir en la realidad y que es posible usar pruebas científicas en apoyo del desarrollo del derecho internacional. Por último, la experiencia de negociación del Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica proporciona un estudio práctico que ilustra la manera de abordar los problemas de salud pública transnacionales mediante una perspectiva internacional, así como la utilidad de los datos científicos sobre salud pública y economía como fundamento para el desarrollo de este acuerdo vinculante.Resumo em Inglês:
Although the application of legal instruments to international health issues - relative to other areas of international concern - is still at a rudimentary stage of development, the transnational health impacts of globalization provide a rationale for the codification and implementation of global norms to deal with shared problems. The experience of promulgating international agreements in other areas closely related to international health - the environment, for example - demonstrates how evidence-based international agreements can effectively address a range of problems that cross national boundaries. The framework convention-protocol approach is a legally binding, incremental approach to international law-making that has frequently been employed to deal with environmental threats, and is now being adapted to serve purely public health ends. Experience with the recently initiated WHO Framework Convention on Tobacco Control provides a case study of how transnational public health problems can be addressed by an international legal approach. Scientific evidence in public health and economics has provided the foundation for the elaboration of this evidence-based strategy. The present tobacco epidemic poses a range of transnational challenges that are best addressed through coordinated action. In this article, it is argued that the proposed Convention has the potential to be a global ‘‘good’’ for public health - i.e. it has the potential to yield important global public health benefits - and that it represents a test case for more active involvement of the public health community in international law-making.Resumo em Francês:
Les délégués de plus de 100 pays ont discutédela convention-cadre pour la lutte antitabac lors des réunions du groupe de travail à Genève du 25 au 29 octobre 1999 et du 27 au 29 mars 2000. Le choix des protocoles, leur contenu et les obligations à intégrer en outre dans la convention-cadre devraient faire partie des sujets discutés aux négociations qui commenceront en octobre 2000. Lors de la première réunion du groupe de travail, un certain nombre de pays ont insistésur le fait que les protocoles devaient porter sur les points pour lesquels existait un consensus politique. Il a été proposé de les examiner pendant les négociations en fonction de leur incidence sur la santé publique, de leur faisabilité et du besoin d’une action internationale. Le présent article passe en revue différents protocoles sans les avoir tous abordés: d’autres sujets ont étémentionnés au cours de la premièreréunion sur la convention-cadre. Le critèredesélection appliquéaétéla nécessité d’une coopération transfrontalière, certains aspects importants en santé publique, comme la fumée de tabac ambiante ou la protection de la jeunesse, étant traités plus facilement au niveau national que dans le cadre d’accords internationaux. Le choix des sujets pour les protocoles initiaux aussi bien que le contenu des propositions reprises par cet article doivent être évalués en fonction de la faisabilité politique et juridique. On y trouvera, du point de vue de la santé publique, une description de la portée des protocoles éventuels et des considérations fondamentales sur la convention-cadre. Certains domaines essentiels au niveau international doivent être examinés pour la lutte antitabac: les prix (l’harmonisation internationale des taxes sur les produits du tabac est nécessaire pour éviter des différences de prix excessives entre pays voisins); la contrebande (le transport de cigarettes doit être strictement contrôléau niveau international pour éviter qu’un tiers des exportations mondiales annuelles n’alimentent la contrebande); les produits exonérés de taxes (la fin de la vente hors taxes du tabac suivrait la ligne politique de l’OMS qui vise à réduire la consommation de ces produits, les cigarettes non taxées étant moins chères); la publicitéet le parrainage (il est nécessaire d’interdire la publicitédans le monde entier afin de supprimer les réclames pour les produits du tabac dans les magazines importés ou au cours de la diffusion de manifestations nationales ou internationales); Internet (la coopération internationale est requise pour combattre la publicité et le commerce sur le Web, les informations pouvant être téléchargées dans la plupart des pays) ; les méthodes de test (l’analyse des composants retrouvés dans les produits du tabac doit reposer sur des méthodes reconnues internationalement afin d’informer précisément les consommateurs sur ce qu’ils absorbent) ; la conception du conditionnement et l’étiquetage (il convient de s’accorder sur des paramètres internationaux communs pour régir l’aspect des conditionnements, améliorer les relations commerciales et promouvoir la santépublique) ; l’agriculture (les agri-culteurs devraient recevoir des subventions pour les aider à passer à d’autres récoltes) ; le partage de l’information (il faudrait instaurer des méthodes standardisées pour faciliter la surveillance mondiale de l’épide´mie de tabagisme et l’évaluation des politiques mises en oeuvre pour la maîtriser).Resumo em Espanhol:
El Convenio Marco de la OMS para la Lucha Antitabáquica ha sido debatido por delegados de más de cien países en las reuniones celebradas por el grupo de trabajo correspondiente en Ginebradel 25 al 29 de octubre de 1999y del 27 al 29 de marzo de 2000. La elección de los posibles protocolos, su contenido, y la determinación de las obligaciones que deberían incluirse en el Convenio Marco, en oposición a las que formarían parte de los protocolos, son temas que deberán tratarse en las negociaciones, que darán comienzo en octubre de 2000. En la primera reunión del grupo de trabajo varios países hicieron hincapiéen que los protocolos deberían centrarse en aspectos sobre los que existe consenso político. Se propuso discutir los protocolos durante la fase de negociación en función de su impacto en la salud pública, de su viabilidad y de la necesidad de acción internacional. En este artículo se abordan posibles protocolos. No se trata de protocolos exhaustivos: durante la primera reunión sobre el Marco se mencionaron otros posibles temas. El principal criterio de selección de los protocolos examinados en este artículo ha sido la necesidad de cooperación transfronteriza. Otros posibles aspectos importantes para la salud pública, como el humo ambiental del tabaco o la protección de la juventud, se pueden tratar a nivel nacional más fácilmente que con acuerdos internacionales. Pero los posibles temas para los protocolos iniciales, así como el contenido de las propuestas sugeridas en este artículo, se han de evaluar en relación con su viabilidad política y jurídica. Se adopta una perspectiva de salud pública para describir el alcance de los posibles protocolos y de aspectos clave del Convenio Marco. Las cuestiones más importantes de ámbito internacional que debería abordar la lucha antitabáquica son las siguientes: los precios (es necesaria una armonización internacional de los impuestos sobre los productos del tabaco para evitar que se produzcan diferencias de precios excesivas entre países vecinos); el contrabando (el transporte internacional decigarrillos debe ser objeto de una estricta fiscalización internacional, para evitar que una tercera parte de las exportaciones mundiales se efectúen como contrabando); los productos del tabaco libres de impuestos (la imposibilidad de vender productos del tabaco libres de impuestos sería coherente con las metas de la política de la OMS de reducir el consumo de tabaco, dado que los cigarrillos no gravados son más baratos); la publicidad y el patrocinio (hay que prohibir a nivel mundial todas las formas de publicidad del tabaco, para evitar que se inserten anuncios de productos del tabaco en revistas importadas y durante la difusión de espectáculos nacionales e internacionales); Internet (se requiere cooperación internacional para hacer frente a la publicidad y el comercio por Internet, pues la información puede llegar por ese medio a la mayoría de los países); los métodos de análisis (los procedimientos de análisis de los ingredientes de los productos del tabaco deberían basarse en métodos aceptados internacionalmente que proporcionen a los consumidores medidas fiables de las sustancias que se asimilan al consumir esos productos); el diseño y etiquetado de los paquetes (se deben acordar unos parámetros internacionales comunes para controlar el aspecto de los envases y mejorar las relaciones comerciales y promover la salud pública); la agricultura (se debe subvencionar a los agricultores para que sustituyan el tabaco por otros cultivos); y el intercambio de información (deben aplicarse enfoques normalizados para facilitar la vigilancia mundial de la epidemia de tabaquismo y la evaluación de la eficacia de las políticas empleadas para combatirla).Resumo em Inglês:
Faced with a difficult business environment in the United States and the falling demand for cigarettes in industrialized countries, multinational tobacco companies have been competing fiercely to expand their sales in developing countries. Because of the worldwide threat posed by smoking to health and the emphasis being placed by international tobacco companies on marketing in developing countries, an international regulatory strategy, such as the WHO proposed Framework Convention on Tobacco Control, is needed. This review describes from a public health perspective the possible scope and key considerations of protocols that should be included in the convention. The key international areas that should be considered in tobacco control are: prices, smuggling; tax-free tobacco products; advertising and sponsorship; the Internet; testing methods; package design and labelling; agriculture; and information sharing.Resumo em Inglês:
In a study in 29 health centre districts in Japan 91 540 non-smoking wises aged 40 and above were followed up for 14 years (1966-79), and standardised mortality rates for lung cancer were assessed according to the smoking habits of their husbands. Wives of heavy smokers were found to have a higher risk of developing lung cancer and a dose-response relation was observed. The relation between the husband's smoking and the wife's risk of developing lung cancer showed a similar pattern when analysed by age and occupation of the husband. The risk was particulary great in agricultural families when the husbands were aged 40-50 at enrolment. The husband's smoking habit did not affect their wives' risk of dying from other disease such as stomach cancer, cervical cancer and ischaemic heart disease. The risk of developing emphysema and asthma seemed to be higher in non-smoking wives of heavy smokers but the effect was not statistically significant. The husband's drinking habit seemed to have no effect on any causes of death in their wives, including lung cancer. These results indicate the possible importance of passive or indirect smoking as one of the causal factors of lung cancer. They also appear to explain the long-standing riddle of why many women develop lung cancer athough they themselves are non-smokers. These results also cast doubt on the practice of assessing the relative risk of developing lung cancer in smokers by comparing them with non-smokers